La nature du support et son environnement influencent le mode de lecture
Internet privilégie l’efficacité, l’immédiateté et la masse d’informations
« La lecture y est plus segmentée, fragmentée et discontinue. Le numérique, « hypertexte » et multimédia, induit une « hyper-attention » que des psychologues américains opposent à la deep attention (l’attention profonde) que nécessite la lecture linéaire sur papier. Le risque que la lecture classique devienne insupportable, y compris physiquement, se profile. Nous assisterions alors à la « liquidation de la faculté cognitive (…) remplacée par l’habileté informationnelle ». Comme le souligne Nicholas Carr : « La dernière chose que souhaitent les entrepreneurs du Net, c’est d’encourager la lecture lente, oisive, ou concentrée. Il est de leur intérêt économique d’encourager la distraction… »
Un espace silencieux qui met en échec le culte de la vitesse
« Le livre papier, dans sa linéarité et sa finitude, dans sa matérialité et sa présence, constitue un espace silencieux qui met en échec le culte de la vitesse et la perte du sens critique. Il est un point d’ancrage, un objet d’inscription pour une pensée cohérente et articulée, hors du réseau et des flux incessants d’informations et de sollicitations : il demeure l’un des derniers lieux de résistance. » Cédric Biagini et Guillaume Carnin
Extrait de Le livre dans le tourbillon numérique – Le Monde diplomatique, n° 666, septembre 2009, p. 27.
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