
Je pense que le moment est venu de relire Foucault.
« Le grand livre de l’Homme-machine à été écrit (…) par tout un ensemble de règlements militaires, scolaires, hospitaliers et par des procédés empiriques et réfléchis pour contrôler ou corriger les opérations du corps » (…) Cette modalité implique « une coercition ininterrompue, constante » qui « s’exerce selon une codification qui quadrille au plus près le temps, l’espace, les mouvements. Ces méthodes qui permettent le contrôle minutieux des opérations du corps, qui assurent l’assujetissement constant de ses forces et leur imposent un rapport de docilité-utilité, c’est cela qu’on peut appeler les «disciplines» ».
« Les corps dociles » (Michel Foucault, Surveiller et punir, Gallimard, Tel, pp. 160-161).

« La discipline procède d’abord à la répartition des individus dans l’espace. Pour cela, elle met en oeuvre plusieurs techniques. La discipline parfois exige la clôture, (…) Les appareils disciplinaires travaillent l’espace selon le principe de la localisation élémentaire ou du quadrillage. A chaque individu sa place; et en chaque emplacement un individu. Eviter les distributions par groupes; décomposer les implantations collectives; analyser les pluralités confuses, massives ou fuyantes. (…)
Il s’agit d’établir les présences et les absences, de savoir où et comment retrouver les individus, d’instaurer les communication utiles, d’interrompre les autres, de pouvoir à chaque instant surveiller la conduite de chacun, l’apprécier, la sanctionner, mesurer les qualité ou les mérites. Procédure donc, pour connaître, pour maîtriser et utiliser ».
« Les corps dociles » (Michel Foucault, Surveiller et punir, ibid., pp. 166 et 168).
« L’exercice de la discipline suppose un dispositif qui contraigne par le jeu du regard: un appareil où les techniques qui permettent de voir induisent des effets de pouvoir, et où, en retour, les moyens de coercition rendent clairement visibles ceux sur qui ils s’appliquent. (…) La surveillance devient un opérateur économique décisif, dans la mesure où elle est à la fois une pièce interne dans l’appareil de production, et un rouage spécifié dans le pouvoir disciplinaire ».
« Les moyens du bon dressement » (Michel Foucault, Surveiller et punir, ibid., pp. 201 et 206).